Ça y est, à partir de Tosontsengel, plus de pistes ni de déviations, la route est bitumée jusqu’à Oulan Bator, la capitale… enfin ça c’est la théorie car en pratique, quelques kilomètres avant et après chaque col, bizarrement, le bitume s’arrête net ! Comme ici pour le col de Solongotin qui fait souffrir quelques véhicules, notamment la tiny des Mollalpagas que nous doublons sans gloire vu qu’elle est toujours en mode dégradé…
Au niveau du col se dresse le plus gros ovoo que nous ayons jamais vu, avec des tonnes de pierres, de khadags, de billets, de biscuits, et des litres et des litres de lait et de vodka… bonjour les odeurs ! Mais on en fait le tour quand même, on ne sait jamais, si ça porte chance!
A partir du grand et beau “lac blanc” nous découvrons nos premiers camps de yourtes pour touristes. Elles sont bien alignées et avec des barrières tout autour. Petite déprime : nous avons déjà le sentiment d’avoir terminé la partie la plus sauvage et la plus solitaire de notre périple en Mongolie (mais nous nous trompons un peu ). Les paysages restent sublimes mais traversés par un gros ruban de bitume bordé de lignes électriques, ce n’est pas pareil ! Avant je n’avais pas besoin de cadrer ou de recouper les photos ! Et puis il y a plus de monde sur la route aussi !
Miguel aide un groupe de jeunes à réparer leur bateau gonflable.
Et comme nous sommes toujours en altitude (2000 mètres), il y a des yaks qui broutent et se baignent!
L’avantage des endroits plus “exploités” c’est qu’on y trouve aussi plus de petits restaurants de bord de route qu’on appelle guanz où l’on peut se régaler de khouchours, pour ceux qui aiment ça ! On pensait qu’ils étaient toujours au mouton car le goût de la viande est souvent prononcé mais en fait c’est régulièrement du bœuf à l’intérieur !
Toujours avec les Mollalpagas nous entamons une belle randonnée pour accéder au volcan Khorgo. Nous crapahutons sur les coulées de lave vieilles de 8000 ans sur lesquelles la végétation repousse.
Le volcan est en vue mais le ciel gris aussi ! Soudain de grosses gouttes d’eau suivies d’énormes grêlons nous fouettent la tête et les jambes, jamais vu ça ! Heureusement ça ne dure pas trop longtemps et le soleil revient vite pour nous sécher !
De là-haut la vue sur les alentours et les différents cratères est superbe ! Une fois de plus on se sent tout petit ! Le cratère principal fait 200m de diamètre et 80m de profondeur.
A quelques dizaines de kilomètres de là, la rivière Chuluut a creusé un profond canyon dans la roche basaltique. Décidemment la Mongolie n’a pas fini de nous émerveiller!
Nous faisons une jolie balade le long des gorges malgré le temps gris. Le sol est couvert de fleurs de toutes les couleurs et de plantes odorantes.
Une fois l’orage passé, nos hommes dégainent le barbecue pour faire cuire nos premières grillades de viande de yak. Verdict : c’est un régal !
Les chamalows grillés, c’est plus classique, mais c’est bon aussi !
Les copains reprennent la route le lendemain tandis que nous poursuivons le long du canyon par une piste bien caillouteuse au début mais facile par la suite. Ces espaces sauvages nous appellent toujours autant ! Et ce ciel ! Pas difficile de comprendre pourquoi ici pendant des siècles, la religion dominante fut le tengrisme, celle de “l’éternel ciel bleu” !
Le canyon s’aplatit de plus en plus, jusqu’à ce que nous arrivions au bout du bout !
La suite n’est plus carrossable pour nous, demi-tour donc ! Nous revenons sur le bitume pour une centaine de kilomètres seulement et bifurquons de nouveau sur un “itinéraire bis” comme nous les aimons tant ! Celui de la vallée de la Tamir (le K4 de notre fameux livre), juste au niveau du petit village de Ikh Tamir.
A peine la piste entamée, voilà que nous tombons sur des Français mal engagés avec leur camping-car dans la boue !
Comme on est plutôt sympas, on s’arrête pour les aider ! Deux Mongols se joignent aussi à nous pour pousser la tiny pendant que Harry la tire! et Hop c’est reparti : chacun de son côté car eux ont terminé leur incursion dans la vallée !
C’est vrai que cette piste n’est pas évidente avec les dernières pluies qui sont tombées mais c’est tellement plus fun que la route !
Le soir nous prenons à nouveau un sacré orage et des averses de grêle. Mais une fois le gros temps passé qu’est ce que les lumières et les arcs-en-ciel sont beaux !
Le lendemain, nous faisons les curieux autour d’une ancienne mine de charbon. Il y en a énormément à travers tout le pays, notamment au sud dans le Gobi et la plupart sont exploitées par des entreprises chinoises.
Nous continuons dans la vallée où nous voyons défiler d’immenses troupeaux de moutons et chèvres ou chevaux, c’est trop beau !
Nous sommes venus précisément par ici pour visiter le site archéologique de Tsatsiin Ereg classé à l’UNESCO. Il comprend de nombreux mégalithes avec des gravures représentant des créatures mi-cerf mi-oiseau qu’on appelle pierres à cerf ou balbals. Elles datent d’au moins 1000 ans avant JC et marquaient probablement l’emplacement de tombes.
Proche de ces pierres on trouve aussi de nombreux tumulus, comme on en voit un peu partout en Mongolie. Eux aussi marquent l’emplacement de tombes. Certains sont entourés d’autres pierres en forme de cercles ou de carrés. D’autres ont étés restaurés après fouilles. Les objets trouvés se situent désormais dans des musées notamment au musée national d’Oulan Bator.
Sur cette même zone, on peut aussi partir à la recherche de pétroglyphes le long des montagnes. Les enfants s’amusent à reconnaitre les animaux et déchiffrer les différentes scènes représentées.
Dans ces grands espaces nos sens sont en éveil : nous tentons d’identifier les différents sons ou odeurs. Les différentes plantes, les bruits des troupeaux au loin, les sifflements des susliks et les surprenants sons qu’émettent de nombreux insectes en s’envolant à l’approche de nos pas. Régulièrement c’est aussi le silence de l’immensité des plaines que nous apprécions.
Le retour sur le bitume est donc un peu brutal quand nous nous arrêtons à quelques kilomètres de là au rocher sacré de Taikhar Chuluut, lieu hautement touristique autour duquel on se voit proposer diverses activités : tir à l’arc, balade à cheval ou à dos de yak…
Nous franchissons de nouveau un col non asphalté et un péage, oui bizarrement il y a quelques péages en Mongolie à l’approche de certaines villes (1000 ou 2000 tugriks de temps en temps, soit de 35 à 70 centimes ). Puis nous arrivons à notre première grande ville mongole depuis longtemps : Tsetserleg.
Enfin de vraies échoppes bien garnies et un vrai marché avec des fruits et des légumes autres que pommes de terre, choux et oignons ! On va se régaler ! C’est fou comme une assiette colorée peut faire du bien ! Mdr !
Bon, déjà l’odeur de fromages secs est forte mais en arrivant au rayon boucherie il faut avoir l’estomac bien accroché, surtout au niveau des langues de bœuf et autres morceaux pas très appétissants ! Mais bon, c’était le prix à payer pour acheter de nouveau de la viande de yak que tout le monde adore !
Mais le temps de faire les courses un orage s’abat sur la ville, transformant les rues en torrents ! Nous attendons que le plus gros des pluies passe avant d’affronter l’extérieur!
Le temple de Zayan Khüree aujourd’hui transformé en musée présente quelques objets traditionnels mongols et surtout permet d’admirer de beaux bâtiments qui mélangent architecture tibétaine, chinoise et mongole.
Nous grimpons en haut de la colline qui domine la ville et sur laquelle à été construite une grande statue de Bouddha et le petit monastère de Galdaan Zuu. A l’intérieur, nous sommes surpris d’y trouver de hautes statues très colorées. Nous tournons nos premiers moulins à prière.
Nous faisons donc nos premiers pas dans une nouvelle culture/religion, celle du bouddhisme tibétain qui s’est développé en Mongolie à partir du 16ème siècle. Malheureusement la plupart des temples ou monastères de l’époque ont été détruits au début du 20ème siècle sous le régime soviétique qui gouvernait alors le pays. C’est le cas du monastère d’Erdene Zuu situé à Kharkorin. Il a été construit avec les ruines de l’ancienne capitale de l’empire Mongol, Karakorum. Il était le plus grand de Mongolie et abritait plus de 1000 moines. Sur les 700 temples qu’il contenait à l’époque il n’en reste aujourd’hui que trois à l’intérieur de l’immense cour dont le mur d’enceinte est décoré de 108 stupas.
Déjà que l’architecture extérieure est superbe, à l’intérieur des temples nous sommes émerveillés par les couleurs flamboyantes des statues et décorations !
Dans le dernier temple nous avons la chance d’arriver au moment où deux jeunes moines bouddhistes sortent faire l’appel pour la cérémonie. Pendant plusieurs minutes ils soufflent dans une conque qui symbolise la puissance de la parole du bouddha. Elle est l’un des 8 symboles du bouddhisme. La cérémonie dure au moins une demi-heure et nous sommes envoûtés par les voix harmonieuses des moines qui récitent diverses prières, rythmées de temps en temps pas quelques coups de cymbales, de cloches ou de tambours.
Il est intéressant aussi en se promenant à l’extérieur d’observer le mélange des gens/genres : jeunes, vieux, touristes, croyants, moines, artistes…
A l’extérieur du temple en revanche ce n’est que touristique et l’on peut au choix revêtir des tenues traditionnelles ou se faire photographier avec un aigle apprivoisé. C’est pas notre tasse de thé mais d’autres en raffolent!
Avant de quitter Kharkorin, nous faisons deux arrêts, le premier près d’une des tortues de pierre qui marquaient l’entrée de l’ancienne capitale de Gengis Khan.
Et le deuxième près d’un pénis de pierre, censé favoriser la fertilité!
Nous arrivons maintenant à un autre lieu très touristique car facilement accessible depuis la capitale : les dunes de Elsen Tasarkhai, surnommé le petit Gobi. Juste au bord de la route des troupeaux de chameaux et chevaux attendent les touristes pour une petite balade dans les dunes.
Mais la plupart des gens ne restent que sur les premières dunes alors si on s’éloigne un peu on a les suivantes pour nous tout seuls !
Juste derrière ces improbables dunes entre steppes et montagnes, nous prenons une dernière bifurcation avant notre ultime ligne droite vers Oulan bator. Comme une dernière envie de solitude avant la plongée urbaine ! Le parc Khogno Khan Uul nous offre de splendides paysages granitiques et quelques pistes un peu techniques comme Miguel aime !
Au creux de ces montagnes pleines d’énergie se niche l’ancien monastère d’Ovgon ou plutôt trois monastères dont un en ruines.
Les animaux en liberté sont toujours présents, comme d’habitude en Mongolie !
En repartant de ce havre de paix nous longeons quelques champs cultivés, nous en verrons très peu en Mongolie.
Bon, ça y est, il ne nous reste que 300 km avant d’atteindre Oulan Bator et cette fois c’est d’une traite que nous les faisons, non pas que nous soyons pressés d’être en ville, loin de là! Mais d’une parce qu’il n’y a pas grand chose à voir en chemin, de deux parce que nous arrivons à la fin de notre premier mois en Mongolie et que nous devons faire renouveler notre visa. Nous devons aussi faire notre demande de visas chinois… et celui là, il est costaud! Bref plein de paperasserie en vue, il faut bien de temps en temps !
@ bientôt !
Quel régal de vous lire, j’ai voyagé en Mongolie pendant un certain temps…
Bonne route
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C’est vraiment un pays incroyable ! 😍😍😍
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Bonjour, nous avons vu votre camion à Ulaan Baatar avant hier alors que nous venions de finir notre voyage en 4×4 en Mongolie. Bon courage pour votre voyage, je trouve cela fantastique que vous voyagiez avec toute votre famille, j’espère pouvoir faire de même un de ces jours !
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C’est la prise de décision la plus difficile après c’est que du bonheur et quelle belle école de la vie ! 😍😍😍
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Magnifique reportage comme toujours ! Vous êtes des as ! Ça donnerait presque envie d’y retourner 😉🤗🤗 Bonne paperasse et bisous. les GLEN
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Merci les GLEN ! 😍 La Mongolie restera à jamais gravée dans nos cœurs ! ❤️❤️❤️ Bisous les zamis voyageurs !
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