Dès la frontière passée, chaque membre de notre convoi s’éclipse à son rythme, heureux de retrouver sa liberté familiale et personnelle. Après autant de temps passé en groupe et dans un contexte plus ou moins organisé, c’était plus que nécessaire ! Nous voulions aussi casser le rythme rapide que nous avions eu en Chine et prendre le temps de vivre, tout simplement! Et alors il faut dire que le Laos est le pays qui se prête le mieux à cela! Dès les premiers instants on est sous le charme et ce malgré l’état catastrophique des routes ! Les pistes nous rappellent de bons souvenirs !
Puis viennent les grands champs de rizières, d’un vert éclatant.
La pauvreté se fait nettement sentir, surtout en venant de Chine. Les rues des villages sont en terre battue, les habitations en bois, souvent sur pilotis:
Et les ponts en bambou!
Nous choisissons de nous poser plusieurs jours dans la petite ville de Luang Namtha. Nous y retrouvons le plaisir des marchés colorés, de jour comme de nuit, où l’on mange de délicieux beignets de bananes frits! On goûte aussi aux vers et sauterelles grillées mais on n’ose pas encore les brochettes de grenouilles!
Il fait chaud et humide, c’est la fin de la saison des pluies ici. La végétation est luxuriante et certains insectes assez gros! On se protège des moustiques qui attaquent surtout en fin de journée.
Les gens sont souriants, agréables et beaucoup plus discrets que leurs voisins chinois ! Près du stupa doré où nous sommes garés nous apercevons nos premiers moines, et des jeunes garçons, après l’école, viennent “traîner” en groupe avec leur deux-roues mais toujours de manière très calme et respectueuse.
Derrière le stupa s’étend une immense forêt d’hévéas depuis lesquels on extrait le latex utilisé pour être transformé en caoutchouc. D’ailleurs sur la route on croise parfois des camions remplis de boules de caoutchouc et ça sent franchement mauvais.
Il fait tellement chaud qu’il devient urgent de trouver un bivouac avec de l’eau à disposition ! Comme les accès à la rivière sont rares et souvent difficiles d’accès, il est normal qu’on y retrouve d’autres voyageurs : les Baam et les P’tits Bleus qui sont équipés d’un canoë gonflable, pour le plus grand bonheur des enfants! Ils passent des heures à jouer dans l’eau! Et c’est encore plus drôle quand les enfants du village viennent jouer aussi avec leur bateau de bambou…
Les locaux viennent se laver à la rivière, ou bien laver leur véhicule, pêcher, faire boire leur vache etc! Très peu parlent anglais, ils nous observent autant que nous les observons, avec discrétion. Tout respire la tranquillité ici et nous nous en accommodons très bien !
Nous pouvons aussi assister à l’entrainement quotidien de pirogue. Les bateaux sont d’une longueur incroyable et peinent à faire demi-tour car la rivière est de la même largeur!
Après ces quelques jours de farniente, nous reprenons la route qui est souvent sinueuse car les montagnes sont partout dans le nord du Laos. Nous sommes surpris de voir de jeunes enfants marcher seuls le long de la route, il n’y a pas énormément de circulation mais tout de même des bus locaux et de gros camions car c’est l’axe principal pour rejoindre la capitale depuis la Chine.
Nous avons rendez-vous avec les BAAM et les OPPLS pour fêter l’anniversaire de Sylvain des Mollalpagas le lendemain. Mais sur cette petite route, les endroits sympas où l’on peut se garer à 4 se font rares. On se retrouve par hasard près d’un temple avec un immense terrain herbé, avec une rivière non loin et alors là on se dit que c’est le bivouac parfait! Mais à 22h les policiers viennent nous déloger! C’est leur deuxième tentative, on n’a pas bien compris pourquoi, à la fois un problème de respect du temple, à la fois un problème de sécurité.. ? toujours est-il qu’on ne voulait pas bouger sans qu’ils aient trouvé où nous parquer tous les 4 et qu’ils nous proposent la cour de l’école! On râle un peu pour le principe, mais quand même ils sont super sympas! On atterrit donc dans ce qui ressemble plus à un centre de vacances abandonné qu’à une école… Le lendemain c’est dimanche et les enfants du village commencent gentiment à venir faire les curieux. Ancienne colonie française oblige, on trouve au Laos de nombreux terrains de boules et on joue à la pétang !
S’improvisent aussi diverses parties de jeux en tout genre et beaucoup de rigolades bien qu’aucun d’entre eux ne parle anglais.
Dans l’après-midi nous quittons nos copains de jeux pour aller nous rafraîchir à la rivière. Le cadre est idyllique.
Les gens sont tous très agréables et tellement zen! A l’image de ce papy allongé sur sa terrasse sur pilotis et qui berce son petit-fils en tirant simplement d’une main sur une ficelle!
Le soir, nous nous connectons par Skype avec Annie et Stéphane Marais qui sont en plein Festival des Aventuriers à Tonnay Charente! Celui dont je vous parle chaque année ! C’est ce weekend qu’il a lieu et il nous sert de repère pour déterminer notre temps de vie nomade ! Un an tout pile pour les Mollalpagas et trois ans pour nous ! Comme le temps passe vite ! D’ailleurs, nous accompagnons aussi notre ami Sylvain pour l’aider à passer le cap des quarantenaires ce soir et nous rigolons comme des gamins en jouant au Time’s up!
Au réveil, alors que nous avions cru comprendre qu’il n’y avait pas école aujourd’hui, nous sommes surpris d’entendre plein de cris d’enfants autour des camions : “Sabaïdi, Sabaïdi, Sabaidibo ?!” Bonjour, bonjour, comment ça va? Les instituteurs arrivent et nous apprenons qu’aujourd’hui est un jour spécial : celui des professeurs ! Nous sommes donc au bon endroit au bon moment! Nous assistons au lever du drapeau puis à la remise des petits cadeaux que chaque enfant a acheté pour son professeur:
En retour nous improvisons dans chacune des trois classes un mini exposé sur notre voyage mais ce n’est pas facile de se faire comprendre quand les professeurs parlent très peu anglais et que les élèves ne savent déjà pas situer leur pays sur une carte du monde… Mais en tous cas nous sommes l’attraction du jour, c’est certain et pour les villageois aussi!
C’est vraiment difficile de quitter ces enfants, Lola réclame à rester plus longtemps ici mais on ne voudrait pas déranger en squattant la cour plusieurs jours! C’est donc le cœur un peu serré que nous roulons jusqu’au village suivant où nous avions prévu de passer quelques jours : Nong Khiaw.
Une fois n’est pas coutume nous nous installons dans un petit camping à 2km de la ville (point mis sur Ioverlander par Marie des Macax, merci! ). Nous ne le faisons jamais mais celui-ci est à 4€ par jour avec piscine alors vu la chaleur qu’il fait on ne se prive pas ! En plus le cadre est très joli, le jardin fleuri attire de nombreux papillons et dans leur petit resto ils font de délicieux jus de fruits frais pour 1€ et de bonnes assiettes de riz frit avec légumes pour 1.5€! La vie est douce et peu chère au Laos (1€= environ 10000 kip laos).
Toujours en compagnie des BAAM et des Mollalpagas nous partons en excursion pour une journée bien remplie ! Au programme : remonter la rivière Ou en bateau jusqu’à un petit village isolé, randonner jusqu’à un point de vue (en passant par des forêts de teck au début puis en grimpant parfois à l’aide d’échelles de fortune), visiter des grottes où se sont abrités les locaux pour se protéger des bombardements pendant la guerre du Vietnam, reprendre le bateau jusqu’à un autre village et marcher à travers les rizières jusqu’à une cascade bien rafraîchissante… et pour finir, rentrer en canoë kayak! Excellente journée avec les copains et un guide super sympa ! Nous recommandons donc les services de l’agence Nong Khiaw Adventures !
Le village de Nong Khiaw est lui-même très agréable et dans un décor de montagnes superbes. On y croise beaucoup de backpackers de tous horizons et donc pas mal de petits hôtels ou guesthouse pleins de charme avec vue sur la rivière.
De bonne heure le matin, avant d’être assommés par la chaleur nous entreprenons la montée au point de vue sur la ville. Presqu’une heure et demie de grimpette dans une atmosphère humide comme jamais: on dégouline ! Comme ceux de la veille dans notre excursion, le sentier est créé et entretenu par les habitants du village et quel travail! La végétation est dense et le relief escarpé. Ils doivent régulièrement refaire les marches de terre et de bois à cause des pluies, de gros troncs de bambous et parfois des cordes servent de main courante et tout là-haut ils sont en train d’aménager une grande plateforme. Tous les matériaux sont donc montés à dos d’homme. Au ticket office on demande parfois aux touristes de monter des bouteilles d’eau pour les travailleurs. On indique aussi qu’il ne vaut mieux pas sortir du sentier aménagé car la région possède encore de nombreuses bombes non explosées, un véritable fléau pour le pays mais je reviendrai sur ce sujet dans un autre article.
Et de là-haut : wahou !
@ bientôt pour d’autres merveilles laotiennes !
Merci
J’aimeJ’aime